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Les concepts principaux

Tout au long de mes formations, dans diverses pédagogies, j'ai découvert des trésors. Je ne prone pas une pédagogie unique, je veux répondre à tous les besoins, à tous les cas possibles dans nos classes. Voici donc une liste d'activités, de principes, toutes pédagogies mélangées, qui pour moi doivent trouver leur place même dans les écoles classiques. 
Favoriser la créativité

Quel que soit le domaine, la matière, on peut laisser l'enfant créer.

 

Artistique:

C’est la plus simple de toutes mais celle où il faudra le plus de matériel.

Peinture, collage, découpage, dessin…laissez les enfants créer autant qu’ils le souhaitent mais mettez à disposition énormément de matériel. Changez-le aussi souvent que possible. Montrez aux enfants diverses techniques, divers outils et laissez-les ensuite les réessayer, les tester, les ré aborder à leurs manières. Tous les papiers, tous les formats, tous les supports sont intéressants. Variez et observez les petites merveilles !

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Au niveau langagier, la création de texte est une activité facile à mettre en place même si au début des séances l’enfant a du mal à inventer une histoire, les idées viendront au fil des séances, au fil de l’année et des expériences. Toutes les histoires des autres, les activités vues en classe, les sorties, les ambiances vécues viendront enrichir les productions de texte. On peut également aider le processus en donnant des éléments d’histoire à intégrer dans le récit. Donner un point de départ ou de fin. On peut aussi transformer des histoires que l’on connait bien en changeant le lieu où la saison… Toutes ces productions doivent se retrouver dans le cahier de texte et être illustrées. Des livres peuvent aussi être créer autour de ces petits textes ou même des chansons.

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​La création en mathématique permet d’aborder des notions mathématiques proposées par les enfants eux-mêmes. Il suffit de mettre à disposition du matériel mathématique et de demander aux enfants de réaliser une composition logique autour d’un ou plusieurs critères et de pouvoir l’expliquer. De ces explications suivront des leçons mathématiques qui permettront à tous d’aborder ses notions dans leurs futures créations et ainsi de suite…

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Le libre choix

​Présent dans toutes les pédagogies alternatives, c’est souvent le grand absent des classes traditionnelles. L’institutrice arrive avec un projet, des activités autour de celui-ci et les propose aux enfants. Dans certaines classes qui travaillent par projet, les enfants peuvent donner leurs idées pour les activités. Mais on peut réellement pousser le concept plus loin, voir au maximum. Il suffit de faire confiance aux enfants ! J’entends souvent, quand je parle du libre choix aux gens : « oui mais il y’a toujours celui qui va en profiter pour ne rien faire de ces journées. » Mais cela n’arrive jamais ! Si votre espace est riche et varié, qu’il n’y a pas de jouets que des activités bien pensées, les enfants ne resteront pas sans rien faire. Et l’enseignant à son plus beau rôle à jouer dans ce cas-là, faire naître l’envie ! Si l’enseignant à créer des espaces qui donnent envie, l’enfant va vouloir l’explorer. Si l’enseignant sait comment inviter son élève, il n’y aura jamais de soucis de ce genre. Pendant tous mes ateliers libres j’observe des créations que je ne pensais pas possible en TPS, pourtant je n’ai rien demandé à mes élèves, rien imposé, j’ai donné du matériel riche et varié et ils en font ce qu’ils veulent. Les résultats sont épatants ! J’ai vu des enfants de 2,5ans faire des collages en volume ou colorier des feuilles A4 entières de petits motifs et mille couleurs. Créer des fonds aux aquarelles à couper le souffle, faire des constructions immenses seul ou à plusieurs. Laissez-les choisir et s’approprier la classe.

Plus de jouets

​C’est le plus difficile de tous ! C’est celui auquel on ne veut pas croire à l’utilité au début. C’est normal, c’est tellement ancré en nous. Mais on peut commencer à changer ses habitudes petit à petit. Mais on se rend très vite compte, en moins d’un mois, que c’est faisable sans jouets. On voit les disputes diminuer, la création évoluer, les constructions s’étoffer, la manipulation se renforcer. Essayez pendant un mois sans rien jeter, juste en ne proposant que des activités dans la classe sans jouet. Et vous sentirez la différence par vous-même.

Ne pas juger

Il est important que l’enfant se sente en confiance en classe. Que son travail soit valorisé quel qu’il soit et qu’il fasse confiance à l’adulte représentant de l’éducation à ses yeux. Quel que soit le résultat de l’activité l’enfant à le droit au respect de son travail. Même si l’objectif n’est pas atteint ou que l’esthétisme peut sembler grossier pas de remarques négatives. On encourage, on recadre, on remontre, on laisse le temps. Tout le monde n’est pas doué en dessin ou soigneux. Certain ne comprennent pas aussi vite que d’autres ou ont besoin de manipuler d’avantage…cela ne donne pas le droit de critiquer leur travail et au passage de briser leur confiance en eux. Tout travail mérite d’être mis en valeur (ou pas, selon le désir de l’enfant). Tout efforts, essais méritent respect. Si on n’a rien de positif à dire, alors on ne dit rien.

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En Montessori, les éducateurs font très attention à cela pendant les activités. On ne dit jamais à un enfant si ce qu’il fait est bien ou pas. On remontre une démonstration quand elle n’est pas correcte sans jamais dire : ce n’est pas comme ça que l’on fait, on dit : attend je vais te remontrer. On ne dit jamais à un enfant c’est bien, on lui demande s’il a fini et si LUI trouve son travail beau. L’enfant doit se construire en étant fière de lui, de son parcourt, il doit faire des efforts, des progrès pour lui et pour personne d’autres (ni pour ces parents, ni pour ses professeurs et encore points pour des récompenses)

La bienveillance

Il ne faut pas croire que la bienveillance est un effet de mode ou une lubie de parents trop laxistes. Non, c'est bien une découverte scientifique. On s'est rendu compte, entre mille autres choses, du cercle vicieux dans lequel on peut plonger un enfant quand on crie sur lui. Si l'enfant a pour x raison mal fait un exercice et que l'enseignant crie sur lui, le cerveau produit immédiatement du cortisol, une hormone très mauvaise pour son cerveau. Celle-ci bloque certaines fonctions de son cerveau et l'empêche de faire exactement ce que l'enseignant réclame, refaire correctement son exercice. En vient alors une surenchère de cris, d'énervement et de...Cortisol. L'enfant "ne le fait pas express" pour énerver l'adulte mais c'est son cerveau qui commande.

Leçon avec le corps

Très utilisée en Pédagogie Steiner et aux Etats-Unis, les leçons vécues avec le corps sont un atout avec les petits et surtout avec les enfants qui rencontrent des difficultés. Principe assez simple, il suffit de donner des leçons ou l’enfant vit le concept. En graphisme : pour chaque graphe, il faut le vivre. Les formes rondes : Les enfants se placent en cercle, en boule. Des cercles tracés à la craie et l’enfant sur une planche à roulette, suit le tracé. On s’habille avec des motifs à pois, ronds… Il n’en faut pas plus pour que l’enfant sache ce qu’est un disque, un cercle, un point !

En langage. Par exemple pour les sons. Un enfant tient le O, l’autre le U. Ils courent l’un vers l’autre et quand ils se rencontrent, boum, ça crée le OU…

Pour les couleurs, les lettres, les nombres : On crée des journées à thème. La journée du jaune, je viens habillé en jaune, je mange des aliments jaunes, je joue avec des jeux jaunes… La journée du P, je viens en Pyjama, je mange du Pudding, je cherche dans l’école tout ce qui commence par P… La journée du 3, on reste par groupe de 3, on crée autour du 3, on cherche les 3 dans la classe…

Pour les albums jeunesses, on crée des sacs à album ou des tables d’exploitation. Après l’avoir lu, écouté, on peut le revivre, le toucher, créer ou réinventer.

Des leçons bien vivantes !

Les espaces

​Dans les classes Montessori, l’espace est divisé en cinq parties : Vie pratique, sensoriel, mathématique, langagier et éveil. Dans la théorie des intelligences multiples, cela fonctionne sur le même système mais en huit parties : Espace mathématique, espace langagier, espace nature, espace musique, espace kinesthésique, espace spatial, espace intra personnel et un espace interpersonnel. J’ai donc pensé à mixer les deux et créer des espaces les plus riches possibles.

La création Reggio

​C’est la petite pépite que j’ai découvert un jour sur internet. Depuis, je parcours les parcs et les bois (et les collègues qui vivent à la campagne !) à la recherche d’éléments naturels pour des créations. Cailloux, galets, rondins, branches, marrons, bogues, coquillages, pierres, feuilles, coquilles… Tout est utiles. Avec ou sans supports, avec ou sans provocation (créer des réalisations vous-même afin de donner envie ou idée aux enfants) les résultats sont toujours très jolis, esthétiques. Quand on pousse le concept, on peut l’utiliser dans toutes les matières. En mathématique, par exemple, on utilisera des cailloux plutôt que des jetons. En écriture, des galets et des pinceaux trempés dans l’eau pour écrire plutôt que des ardoises en plastique.

On ne puni pas, on recadre

​C’est un des plus beaux concepts que j’ai appris en formation car à l’école normale, on ne nous apprend pas à intervenir quand l’enfant désobéit. Chacun est libres de gérer à sa manière sans s’énerver. Mais en pédagogie alternative, tout est clair et serein. Les enfants évoluent dans un cadre vaste mais bien délimités par des règles simples connues de tous. Si on enfreint les règles, le cadre se resserre. Les réparations sont les conséquences de nos actes, sans plus. Tu dessines sur la table, tu la nettoies. Tu n’utilises pas le matériel correctement, tu ne restes pas à cet atelier. Tu frappes, tu ne fais pas d’activités de groupe. Tu es dispersé, tu t’apaises par un travail posé. Le cadre proposé varie en fonction du comportement de chacun. Par exemple, un enfant agité, qui depuis un moment embête les autres, jette du matériel, fait du bruit…Invitez-le) la table à graphisme. Venez l’installer correctement sur sa chaise en lui expliquant que vous avez remarqué qu’il avait du mal ce matin…qu’il a besoin de se calmer un peu avant de retourner auprès des autres. Présentez-lui une feuille et un marqueur noir et demandez-lui de faire un dessin le temps de se calmer. En général, l’enfant va rester à l’activité même plus de temps que nécessaire, il va continuer son dessin, le colorier même ensuite et de lui-même il retournera près des autres. Quand un enfant à vraiment du mal à démarrer, restez un peu plus près de lui, le temps qu’il commence son dessin, parlez-lui, posez des questions sur tout et sur rien. Il faut toujours un certain temps pour retrouver ou trouver son calme.

Une compétence à la fois

Dans un souci d’évaluation (formative) correcte, il faut faire attention à n’évaluer qu’une compétence à la fois. Les exemples de méprise à cause de cette petite erreur sont incalculables : On demande à un enfant de découper des morceaux d’un puzzle papier, de les coller sur une feuille correctement orientés…. Mais cela lui demande beaucoup de compétences, laquelle allons-nous juger pour dire que l’activité est réussie ? Ce qui compte c’est de réussir le puzzle, l’orientation des pièces ? Mais si l’élève à des difficultés à découper et/ou à coller ?! Soit il faut oublier l’étape découper, coller. Soit il faut être sûre qu’il les maîtrise. Sinon il pourrait rater quelque chose qu’il aurait pu maitriser dans une autre situation. Il y’a plusieurs solutions à cela : Soit on individualise l’apprentissage et donc on adapte les activités en fonction des compétences de l’enfant. Soit on tient compte de cela dans la préparation des activités.

Autre exemple : On demande à un enfant d’écrire son prénom. Qu’allons-nous évaluer ? C’est quoi savoir écrire son prénom ? Connaître toutes les lettres qui forment le prénom et savoir les remettre dans le bon ordre et la bonne orientation ? Mais si le poignet de l’enfant n’a pas été bien préparé à l’avance ou qu’il a simplement encore du mal à tenir l’outil scripteur, cela met déjà l’enfant en difficulté avant même qu’il commence. Si on veut juste vérifier qu’il sait écrire son prénom et non pas sa motricité fine, on lui proposera un alphabet mobile pour écrire son prénom.

Cela aussi pour vous dire qu’avant de penser qu’un enfant ne sait pas faire quelque chose, essayer de lui proposer l’activité autrement, simplifiée et adaptée à la compétence que vous voulez vérifier.

La correspondance

Une ancienne activité qui peut vraiment être remise au gout du jour et surtout servir de support à la pré-lecture. Il faut bien évidemment trouver une collègue, dans une autre école, aussi motivée que vous par le projet. Et bien le préparer. Il faudra une rencontre en cours d’année et un évènement ensemble en fin d’année (voyage, sortie, fête, spectacle…). Pour la structure : il faut un premier courrier collectif pour l’introduction, la présentation (en septembre). Ces lettres collectives doivent être des trésors. Sur grands formats, très décorées, elles doivent donner envie de répondre ! S’en suit une réponse collective du même principe (en octobre). Les lettres collectives vont être le support de pré-lecture par excellence. Avant tout faîtes une photo des vôtres que vous ne reverrez plus et de celles que vous recevez car vous allez travailler sur l’originale. Les photos iront également dans la farde/le cahier de correspondance de chaque enfant. Travailler sur la correspondance collective est très riche. On entoure les mots que l’on reconnait (les mots du quotidien : jours de la semaine, mois…) On souligne les récurrents que l’on retrouve à chaque fois (bonjour, au revoir, merci…) On repère les prénoms. On travaille sur les lettres/sons que l’on voit actuellement en classe. Evidemment, les institutrices doivent travailler ensemble et connaitre les demandes de l’autre et les glisser dans sa correspondance collective. Même si c’est les enfants qui dictent le texte, on peut y inclure quelques mots avec les besoins de l’autre institutrice. Ensuite, Les institutrices créent des binômes pour la correspondance individuelle. En fonction des affinités, des niveaux, à elles de juger au mieux. Après ces deux courriers collectifs, les enfants vont écrire une lettre individuelle : Ils font un dessin et dicte à l’enseignante ce qu’ils veulent retrouver dans leurs lettres. Pareil pour la réponse individuelle. (Une en novembre, une en décembre) Après ces 4 courriers, une première rencontre peut avoir lieu dans une des deux écoles. Puis reprends le tour aux lettres collectives (une en janvier, une réponse en février), puis individuelle (une en mars, une réponse en avril) Il reste mai et juin pour organiser un grand évènement collectif qui donnera le sens final à cette correspondance. Toutes les lettres individuelles ou collectives, envois et réponses comprises, se retrouvent dans la farde de correspondance que l’enfant gardera. Si le partenariat peut se faire sur plusieurs années, quand on garde les enfants 3 ans par exemple, la farde s’étoffera de plus belle !

Le principe du Clos lieu

​Un espace entier réservé à la peinture, aux gestes, à la trace, sans aucun jugement. Voici ce que l’on peut mettre à disposition des enfants dans nos classes grandes ou petites. Il suffit de placer à côté du chevalet un armoire avec du matériel, toutes les couleurs de peintures dans des pots et le laisser en libre accès tout au long de la journée et de l’année. J’ai pour principe de ne jamais déranger un enfant qui peint. Je le laisse aller au bout et quand il a fini, il a fini. Petite ou grande production, monotype ou colorée, c’est leurs œuvres, pas les miennes. Serions-nous aller dire à Magritte : t’as pas mis de peinture là ?! 

Normalisation et ambiance

​Concept clé de la pédagogie Montessori, il est pourtant peu expliqué dans les manuels ou les sites qui parlent de cette pédagogie. On ne peut envisager d’enseigner avec cette pédagogie sans soigner l’ambiance de sa classe et commencer l’année par la normalisation des nouveaux élèves. La normalisation consiste en une préparation des élèves dès le début de l’année et l’ambiance est un équilibre entre l’installation de la classe, le calme, les règles, l’autonomie et le rapport avec l’adulte. La normalisation passe par des activités où l’on apprend à se déplacer doucement, sans courir et en faisant le moins de bruit possible ; parler en chuchotant, écouter les autres, écouter le bruit, déplacer du mobilier ou du matériel sans bruit… Ces petites leçons sont d’une grande utilité et sont importantes justement pour l’ambiance de la classe. Si on tolère trop de bruit en classe et des débordements, l’ambiance devient insupportable pour les enfants et l’enseignant et tout le monde s’énerve. Cela nuit à la productivité, l’attention, l’écoute, à la sérénité. Il est donc très important, de faire ses petits exercices d’apprentissage au calme pendant les premiers mois de l’année scolaire et surtout de ne pas tolérer les débordements. Quant à l’ambiance, elle se prépare et se soigne tous les jours. Il faut que le local reste très rangé : chaque chose à sa place, chaque place a sa chose ! Il faut donc beaucoup ranger. Il faut faire confiance aux enfants, les laisser le plus autonomes possible, ne les aider que si nécessaire. Les respecter totalement. Admettre que chacun va à son rythme, accepter qu’on n’ait pas envie, avoir le droit de dire non.

Les avancées en neurosciences

Olivier Houdé met en évidence qu'un mécanicien connait les moteurs des voitures, le chirurgien connait toutes l'anatomie mais les professeurs connaissent mieux le moteur de leur voiture que le développement du cerveau de leurs élèves. Au vu des découvertes en neurosciences à l'heure actuelle et du nombre d'ouvrages sur le sujet, on ne peut plus dire qu'on ne savait pas. 

Il suffit d'aller sur les sites des Neuroscientifiques (Stanislas, Masson, Lachaux...) Ils partagent gratuitement le fruit de leurs recherches dans des articles sur internet ou même des vidéos de leurs conférences. On y parle sans cesse des compétences exécutives, de la mémoire, de l'attention...On connait de mieux en mieux ces mécanismes et beaucoup de pistes concrètes sont proposées. Oui, malheureusement, on se rend compte que c'est contre instinctif...Une remise en question est nécessaire mais tellement enrichissante.

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